Intervention lors de l’assemblée générale de la Mission Locale du Calaisis

Madame Vendel, Présidente, madame la directrice,

Mesdames et messieurs les administrateurs,

Mesdames et messieurs les techniciens et animateurs de la mission locale du Calaisis,

Mesdames et messieurs,

http://www.tessolidaire.com/uploads/Externes/POD_CHEMIN_IMG_33_1235464965_GRD.jpgJe vous remercie de me donner la parole. Cela me permet de remettre à l’honneur un
homme admirable, Bertrand Schwartz, sociologue à l’origine des missions locales, il y a presque 30 ans. Il avait construit un
outil souple et réactif, ils sont devenues aujourd’hui de grandes structures !

C’est l’évolutio n qui veut ça,

Mais je pense que nous devons être vigilants pour conserver au système cette souplesse qui permet de rester au plus prés
des problèmes de terrain.

Avec la création récente de la maison de l’emploi, financée par l’Etat et Cap Calaisis, on a pu se demander s’il n’y
avait pas risque de doublon ?

Je vous dis clairement que ce n’est pas ma volonté. Il faut travailler ensemble, certes,

Mutualiser les moyens, pourquoi pas ? mais la mission locale doit garder sa spécificité ! Il faut se méfier de
la culture du résultat qui cache trop souvent une volonté hégémonique.

Par exemple, je suis un partisan de la création du grand Calaisis, de Oye-Plage à Audruicq en passant par Ardres et
Guînes, Bonningues et Escalles.

je n’imagine pas un instant que cet ensemble, pourtant très cohérent, fasse
l’objet d’une intégration forcée.

Chaque maire, chaque village doit conserver sa spécificité, c’est évident. Même si nous partageons un territoire commun
qui est notre bassin de vie.

Pendant longtemps, on a cru
qu’une poutre, pour être solide devait être massive et taillée dans un seul tronc d’arbre. Aujourd’hui on sait qu’il n’en est rien et qu’une poutre en lamellé collé, constituée de multiples
pièces de bois assemblées, est beaucoup plus solide.

Il en va de même pour toutes les actions que nous menons en faveur de l’emploi, du développement économique, de la
création d’entreprise, de l’insertion, de la lutte contre la délinquance…

Elles ont chacune leur spécificité, elles se complètent et se renforcent parfois. Il est important que des liens existent
entre ces actions sans pour autant vouloir tout fondre dans le même creuset.

Il est important également de savoir régulièrement se remettre en cause et de se poser la question « A quoi ça
sert ? ».

Car le monde CIMG3438.JPGévolue. Les réponses d’hier peuvent être inadaptées aujourd’hui. Je voudrai d’ailleurs rappeler ce que disait Bertrand Schwartz en
2007 :

La question de l’évaluation de l’action des Missions locales est un sujet difficile : selon quels critères évaluer
l’efficacité d’un travail de création de lien social ?  A ce propos, je dirais que les meilleurs vecteurs de votre savoir faire, ce sont les salariés de la mission locale. Il est important
de les associer à notre réflexion pour trouver régulièrement des réponses à la problématique de terrain. C’est en cela que la mission locale conservera cette souplesse nécessaire pour faire
preuve de capacité d’adaptation.

L’objectif n’est pas de chercher des jeunes pour remplir nos dispositifs, mais bien de mettre en place des dispositifs
qui répondent aux problèmes que rencontrent les jeunes.

C’est ce que nous, politiques, attendons des spécialistes que vous êtes.

C’est une question qui m’a taraudé l’esprit lors des malheureux évènements survenus récemment au collège Martin Luther
King à Calais. Un collège neuf, bien entretenu, avec une équipe enseignante motivée et compétente. Ce quartier, ce n’est pas Chicago comme certains l’ont écrit, et pourtant des jeunes, désœuvrés
commettent un acte qui aurait pu gâcher leurs vies et celles de leurs victimes.

Quelle est la solution ? Pas dans la répression assurément.

La solution se trouve dans l’accompagnement social.

Et plus nous nous enfoncerons dans la crise, plus il est important de consentir des efforts
importants, en faveur de l’accompagnement social et repenser la relation entre le jeune et son accompagnateur. Et dans les dispositifs existants, la mission locale est un pilier, le pilier qu’il
faut conforter, plus que jamais.

En cela, toute l’équipe de la mission locale peut compter sur mon
soutien.


By Philippe BLET

Philippe Blet, Président de la Communauté d'Agglomération Cap Calaisis, Terre d'Opale et conseiller municipal de Calais (2008/2015) Membre de la Direction Nationale des Radicaux de Gauche en charge des acteurs sociaux https://lesradicauxdegauche.fr/ Coordinateur régional de D12