Aujourd’hui, dans l’affaire qui implique Dominique Strauss-Kahn, nous avons une victime
présumée et un présumé coupable. Nous avons un devoir de protection envers la victime présumée. Nous avons un devoir également de protection envers le présumé coupable. C’est notre devoir pour
ceux attachés à la démocratie.

 

La présomption d’innocence vaut pour tout le monde. Nous avons surtout, à l’heure
actuelle, une énigme tant que la réalité des faits n’aura pas été établie avec précision.

 

Dans cette affaire, la victime présumée est protégée du tsunami médiatique. Je ne peux
que m’en féliciter.

 

En revanche, ce que nous pouvons clairement constater, ce sont ces images reprises par
tous les médias du monde du présumé coupable, homme menotté, accablé, fatigué.

 

Au point que l’ancien ministre de la Justice, Robert Badinter, dénonce sur France Inter
« une mise à mort médiatique » Il déplore en effet « l’exhibition, provoquée, organisée par la police américaine de Dominique Strauss-Kahn sortant de garde à
vue ». 

 

 



 

Dominique Wolton, spécialiste de communication au CNRS, déclare sur BFM TV que « Au
nom de l’information, on ne peut pas faire n’importe quoi et se livrer à une curée médiatique comme celle à laquelle nous assistons en ce moment ».

 

Martine Aubry quant à elle s’est déclarée sur France Info « choquée par les
images » ajoutant qu’ «  heureusement en France, depuis la loi Guigou de 2000, on ne peut pas montrer quelqu’un de menotté, on ne peut pas humilier. »

 

L’éditorial du quotidien le Monde (daté du mardi 17 mai 2011) dit parfaitement ce qui
vient de se dérouler sous nos yeux «  Les faits qui sont reprochés à Dominique Strauss-Kahn sont particulièrement graves. Mais, à ce stade de la procédure en cours, ils ont une
particularité : ils ne sont pas avérés. Pourtant médiatiquement et politiquement, M. Strauss-Kahn est déjà jugé. Et durement sanctionné, impitoyablement. »

Nous avons connu pas si loin de cela dans le temps, en France, des situations similaires
comme l’affaire « Outreau » ou encore les accusations d’espionnages de cadres chez Renault, ou encore plus loin dans l’histoire de France l’affaire Salengro où ce dernier se suicidera
épuisé par les calomnies.

 

C’est pourquoi, nous avons le devoir  pour la sérenité de la
justice
de protéger la victime présumée et mais également le présumé coupable, qu’il ou elle soit riche ou pauvre, qu’il soit ancien Directeur du FMI ou femme de ménage.

By Philippe BLET

Philippe Blet, Président de la Communauté d'Agglomération Cap Calaisis, Terre d'Opale et conseiller municipal de Calais (2008/2015) Membre de la Direction Nationale des Radicaux de Gauche en charge des acteurs sociaux https://lesradicauxdegauche.fr/ Coordinateur régional de D12

One thought on “Le jugement médiatique”
  1. SI LES IMAGES SONT CHOQUANTES, LES PROPOS DE JF KHAN DE J. LANG ET DE BIEN D’AUTRES SONT PITOYABLES. L’EMOTION NE PERMET PAS DE TOUT DIRE ET A ENTENDRE CES MESSIEURS LE DROIT DE CUISSAGE EST
    TOUJOURS EN PRATIQUE. UN PEU DE DIGNITE BON SANG !  QUAND AUX VICTIMES QUI SE SOUVIENNENT BIEN TARD AVOIR ETE FROLEES D’UN PEU TROP PRES PAR DSK, ELLES ONT MIS DU TEMPS A REALISER. MAIS IL
    EST PROBABLE QUE MEME BLANCHI, LES FEMMES SERONT RETICENTES A LUI ACCORDER LEURS VOTES. ON EST UN PEU COMME LES ELEPHANTS UN PEU RANCUNIERES. MAIS VIVEMENT QUE LA TEMPETE SE CALME.

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