Nous sommes réunis aujourd’hui pour un moment très symbolique de la vie de notre territoire. Nous allons assister à la fin de la démolition de la friche Prisunic et surtout de sa façade, emblème d’une époque que beaucoup d’entre nous ont connue. Il était temps de marquer cet instant éphémère car vous l’avez vu les techniciens et ouvriers du chantier n’ont pas chômé et dans quelques instant c’est un pan de l’histoire calaisienne qui aura disparu.
Depuis 1936, date de son ouverture, ce magasin en aura vu passer des clients du Calaisis et d’ailleurs. La plupart d’entre nous, avons un souvenir ou une anecdote liée à ce magasin. Il y avait la période, restée fameuse, de Saint Nicolas ou de Noël, la période des soldes ou des promotions, la période des anglais…
Aujourd’hui, c’est une page qui se tourne mais elle laisse place à un livre ouvert sur l’avenir.
Depuis la fermeture de Prisunic se posait la question de la transformation de cette friche commerciale. Tout le monde avait conscience que les modes de consommations avaient évolué. Partout en France et en Europe, les centres villes se restructurent. Nous n’échappons pas à la tendance générale.
La difficulté d’imaginer une revitalisation pour le centre ville de Calais nous a obligés à faire preuve d’innovation. Parallèlement, les élus de la communauté d’agglomération étaient décidés à reconstruire l’école d’arts, abritée depuis des décennies dans des locaux, certes charmants et chargés d’histoires, mais inadaptés aux exigences d’un bâtiment recevant du public et totalement hors normes d’accessibilité. Les deux problématiques se sont rencontrées naturellement. Créer une école d’arts de nouvelle génération et participer à la régénérescence du centre ville par la culture.
La ville de Calais a accepté de nous céder une partie du terrain de cette friche pour y mettre à la place notre école d’arts intercommunale. Le partenariat engagé avec l’OPH de Calais a permis de faire d’une pierre deux coups en utilisant l’autre partie de la parcelle libérée par l’ex Prisunic pour faire une opération d’habitat écologique originale.
Je laisserai le président Clais nous la présenter.
Cette décision a certainement fait quelques mécontents. La nostalgie rend parfois aveugle et sourd. J’entends bien ici ou là, encore quelques critiques mais depuis que les plans proposés par le groupement Arc Ame / Rabot Dutilleul ont été choisis et rendus publics, tout le monde s’accorde à dire que le choix d’implanter notre école d’Arts à cet endroit est le bon choix.
Plusieurs projets de très grande qualité ont été proposés et le jury a eu du mal à départager les lauréats. Finalement, l’architecture retenue a fait l’unanimité. Nous avons arrêté notre choix sur un bâtiment ouvert et lumineux. Un centre de vie et d’exposition autant qu’un lieu de formation et de rencontres artistiques.
Aujourd’hui, l’école d’art située rue des soupirants compte près de 600 élèves inscrits pour la rentrée 2013-2014, enfants et adultes compris. Ils participent au rayonnement de l’école mais aussi à l’animation du centre ville.
En prenant la décision de construire cette nouvelle école d’art, nous n’avons pas seulement voulu faire un bâtiment en remplacement d’un autre. Mais nous avons voulu offrir aux habitants de ce territoire, un nouvel outil d’accès à l’art et à la culture.
Donner envie de gouter à l’art ! Et l’art ne s’arrête pas à la notion d’arts plastiques ou de beaux arts.
Dans le sillage de Didier Lockwood, notre célèbre violoniste calaisien qui est le rédacteur d’un rapport au ministre de la culture sur l’accès aux arts, nous avons proposé notre candidature pour être un territoire test de cette appréhension totalement nouvelle de la formation aux arts de toutes natures.
En attendant la suite qui sera donnée à cette proposition, une section préparatoire aux enseignements supérieurs d’art est en création. Elle permettra à certains élèves de faire de leur passion un métier. Cette classe préparatoire devrait ouvrir dès septembre 2014.
Sans culture, il n’y a pas de savoir, pas de connaissance. La Culture est un outil essentiel pour la cohésion sociale de notre ville. Mais elle est également un magnifique outil de promotion pour calais et le Calaisis.
Cessons de croire que notre territoire n’a pas le droit aux mêmes chances que les autres, cessons de croire que le talent n’a pas sa place, ici, dans le Calaisis. Soyons ambitieux pour notre territoire. Pendant trop longtemps, ce territoire a cru qu’il n’était pas capable de créer, d’innover, d’avancer ! Et bien croyez-moi… nos enfants ont du talent. Et c’est à nous parents, et élus, de les aider à atteindre leurs objectifs, je dirais même … leur rêve.
Visez toujours la lune. Même si vous la manquez, vous atterrirez parmi les étoiles
Nous avons créé une structure à Cap Calaisis qui s’appelle le jardin des arts. Ses animateurs organisent des rencontres entre des artistes et les enfants. Ces rencontres ont lieu dans de multiples lieux, des centres de loisirs, des lieux culturels, des écoles…
Le résultat est extraordinaire et quand on me demande la finalité de cette action, je dis :
L’avenir appartient à ceux qui savent le réver !
Destruction de la facade de l’ancien Prisunic par calaistv