L’ambition de la social-démocratie est de construire une société juste. Or aujourd’hui l’égal accès à l’énergie est compromis. Pire, il devient, petit à petit, source d’inégalité supplémentaire. Dès lors, l’énergie devient un enjeu de société.

L’actualité offre un parfait exemple : le gaz vient de subir une augmentation de 5,2% le 1er avril
2011 dernier. Une autre était prévue en juillet. Le prix de cette énergie s’est donc accru de 20 % depuis un an et de pas moins de 61% depuis 2005.

Le poids de la facture de gaz devient insupportable pour nombre de ménages.

De fait, il nous faut impérativement changer de logique et passer de la réparation à la prévention. Il s’agit non plus de gérer la pénurie d’énergie et particulièrement des énergies fossiles mais d’en limiter l’utilité.

Aborder la question de l’énergie de cette manière permet de répondre à un triple enjeu : égalité énergétique, préservation de la production industrielle, protection de la nature et des hommes.

Nous pouvons lire dans le quotidien « Le Monde » de ce mardi 05 avril 2011 que « le trio pétrole-charbon-gaz représente 87 % de l’offre mondiale d’énergie ; les renouvelables, 7 % ; le nucléaire, 6%. D’ici à 2035, le scénario de l’Agence internationale de l’énergie table sur une baisse (toute relative) des énergies carbonées à 78%, tandis que le solaire, l’éolien, la biomasse et autres renouvelables devraient grimper jusqu’à 14% et le nucléaire pousser jusqu’à
8%
. »

La question est aussi de savoir si les réserves d’énergies fossiles peuvent attendre la très lente progression des énergies renouvelables. Sans compter que les demandes énergétiques sont amplifiées avec la montée en puissance des pays émergents tels que la Chine, l’Inde et le Brésil. D’après l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), la demande énergétique mondiale pourrait augmenter de plus de 50% d’ici à 2030.

Alors, que peut-on faire à notre échelle ? Cette maitrise de la consommation des énergies passe nécessairement par une prise de conscience individuelle. Les efforts de chacun et notamment dans les économies d’énergie et l’utilisation des énergies renouvelables sont essentiels. En France, 43 % de l’énergie est consommée par les ménages et le secteur tertiaire, 31 % par le secteur des transports, et 26 % par l’industrieet le secteur agricole. [

Dans cet effort collectif, chacun doit s’y retrouver : la collectivité puisque les besoins en énergie baisse et le consommateur qui voit sa facture diminuer. Particulier et collectivité doivent s’y mettre dès à présent. Il s’agit d’arriver à construire des bâtiments répondant aux normes les plus
exigeantes :

    • Un bâtiment basse consommation : bâtiment dont la consommation conventionnelle en énergie primaire est
      inférieur de 50% à la consommation réglementaire.
    • L’habitat
      passif : désigne un bâtiment dont la consommation énergétique est très basse, voire
      entièrement compensée par les apports solaires ou par les calories émises par les apports internes que ce soit le matériel électrique ou les habitants eux-mêmes. Pour être qualifiée
      de « passive » une maison doit réduire d’environ 80% ses dépenses d’énergie de chauffage par rapport à une maison
      neuve.
    • Un bâtiment à énergie positive : un bâtiment qui produit plus d’énergie qu’il n’en consomme pour son
      fonctionnement.

Pour les particuliers, il s’agit d’améliorer la performance énergétique de leur habitation. Cet objectif a un coût parfois important. Pour mettre les actions en conformité avec les intentions, Cap Calaisis propose depuis le 1er mars des aides financières pour le développement des énergies
renouvelables et la performance énergétique de l’habitat privé. Ces aides communautaires viennent se cumuler avec les aides nationales (crédit d’impôt, l’éco-prêt à taux zéro, aides de l’ANAH etc.) et les aides régionales en vigueur.

Ce dispositif d’aides est proposé à titre expérimental pour 2 ans. Une enveloppe globale de 150 000 euros a été affectée durant cette période. Il s’adresse aux particuliers propriétaires occupants d’un logement situé sur le territoire de la communauté d’agglomération.

Ce logement doit être la résidence principale. Les résidences secondaires et les locaux professionnels ne sont pas éligibles.

Ce dispositif vient après la création récente d’un Espace d’Info énergie en partenariat avec l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) et le Conseil Régional du Nord-Pas de Calais. Ce service public d’information est à la disposition des habitants de la communauté d’agglomération pour des conseils gratuits, neutres et objectifs sur l’énergie dans l’habitat (la maîtrise des consommations d’énergie, la performance et le choix des équipements, les énergies renouvelables, la qualité environnementale et les aides financières).

By Philippe BLET

Philippe Blet, Président de la Communauté d'Agglomération Cap Calaisis, Terre d'Opale et conseiller municipal de Calais (2008/2015) Membre de la Direction Nationale des Radicaux de Gauche en charge des acteurs sociaux https://lesradicauxdegauche.fr/ Coordinateur régional de D12